Cette programmation de recherche vise à identifier, analyser et développer des approches exemplaires pertinentes en matière d’architecture durable au Canada et ailleurs. Elle reconnait que plusieurs travaux (et de nombreux efforts) sont déjà consacrés à l’étude en profondeur des technologies constructives, de la performance du bâtiment, de la durabilité et la résilience urbaine, des méthodes de conception, pratiques collaboratives et participatives, modes de réalisation, outils de modélisation et de nombreux autres aspects du domaine de la construction.
En revanche, peu de travaux pratiques et théoriques sont réalisés sur les relations entre ces aspects de la pratique et les concepts théoriques qui les sous-tendent. Davantage de travaux sont ainsi consacrés à l’étude des dimensions techniques de la pratique qu’à la compréhension, par exemple :
- Des interfaces entre l’échelle du bâtiment et l’échelle urbaine;
- Des relations entre divers types de technologies constructives (par exemple, entre la construction en bois et la maçonnerie);
- Des relations entre les outils de modélisation (type BIM) et les modes de réalisation du projet de construction;
- Des interdépendances entre la performance anticipée des bâtiments et les usages réels de ceux-ci.
De cette façon, malgré un consensus sur l’importance d’adopter une approche systémique aux études sur l’architecture, la construction et la durabilité, l’analyse de ces relations, ces interfaces et ces interdépendances demeure souvent insuffisante.
En réponse à cette lacune théorique et pratique, la programmation de la Chaire vise à examiner les interfaces existantes entre les éléments des systèmes complexes dans les domaines de l’architecture et de la construction. Cela inclut les relations entre les objets physiques (par exemple, les sous-systèmes constructifs ou les technologies constructives), les humains (les acteurs du projet, les usagers, les occupants, les donneurs d’ouvrage et autres parties prenantes) et les processus (tels que les méthodes de réalisation, les stratégies de maîtrise d’ouvrage, les mécanismes de collaboration ou de participation, etc.).
En somme, la Chaire se distingue par son travail sur les interfaces tout en facilitant la collaboration :
• Entre la recherche et la pratique
• Entre disciplines (construction, architecture, urbanisme, etc.)
• Entre les systèmes constructifs
• Entre les processus du projet
• Entre les échelles (industrie, territoire, ville, projet)
Cette figure illustre les espaces de travail de la Chaire suivant cette notion d’interface.
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En haut : les domaines d’expertise (BIM, construction en bois, gestion de projets, architecture, durabilité, etc.), souvent fragmentés et opérant en « vases clos ». En bas : l’espace de travail et d’expertise croisé et intégré de la Chaire (représenté en couleur).
À compter de 2024, la Chaire ajoute à sa mission l’exploration et l’approfondissement d’enjeux liés à la collaboration et à l’innovation. Son titulaire et ses membres travaillent notamment sur les trajectoires d’innovation et les méthodes et pratiques collaboratives dans cette visée, incluant les modes de réalisation, les activités de co-conception et les approches collaboratives et partenariales dans le montage et la gestion de projets d’architecture et de construction. L’équipe de la Chaire vise une meilleure compréhension :
• Des enjeux de la qualité
• Des tensions générées par l’innovation (gagnants et perdants) et par les objectifs de participation et de collaboration
• Des interfaces entre systèmes
• Des aspects « éthiques » de la pratique
• Des véritables impacts des innovations sur les systèmes constructifs et les pratiques.
Dans un contexte où plusieurs acteurs hésitent à s’engager dans des débats et des controverses, la Chaire se positionne de plus en tant qu’acteur qui « pose les questions difficiles ». Ainsi, nos travaux mettent en exergue les tensions et les controverses qui influencent le secteur du bâtiment au Québec.
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