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[+] La force du nombre: interface entre structure et enveloppe | ||
Issue d’une réflexion axée sur la redéfinition de l’architecture à l’ère de l’anthropocène, le prototype élaboré interprète l’exploration constructive entre la structure et l’enveloppe du bâtiment sous une approche biomimétique. Le modèle construit met en scène un dispositif contreventé, autoportant et simple de réalisation démontrant le potentiel du phragmite australis mieux connu sous roseau commun, une plante nocive à la faune et à la biodiversité lorsqu’elle prolifère. Inspiré de la construction des mudifs en Irak et de l’archétype canadien, le projet mise l’atteinte d’une auto-construction à moindre coût et écoresponsable. En d’autres termes, le fragment constructif est composé de modules de bois préassemblés dont l’agglomération agit par la force du nombre pour atteindre leur rigidité structurelle dans l’optique de créer un mur de dimensions personnalisables facilement réalisable. Concrètement, la force du nombre est une approche constructive modulaire simple s’inspirant de l’écaille qui assure stabilité et contreventement de la structure. En plus de ses avantages constructifs, le prototype imite le comportement du phragmite par son fonctionnement en groupe. Tout comme la tige de phragmite, un module simple demeure un pion sans apport bénéfique, alors que lorsque jumelé à ses pairs, il obtient une rigidité structurale créant la force du nombre. Afin de rehausser l’interaction entre la structure et l’enveloppe, le modèle comporte également des modules ouvrants qui agrémentent l’interaction entre l’intérieur et l’extérieur. La dimension tactile introduite par les ouvrants établie une réelle connexion entre l’occupant et son environnement; ce dernier étant invité à prendre part à l’expérience sensorielle créée par le bois et le phragmite. En plus de générer un espace sensoriel unique, l’utilisation du phragmite assure les trois grands rôles de l’enveloppe : protéger des intempéries, isoler et gérer l’humidité tout en limitant l’empreinte carbone du bâtiment par l’élimination de matériaux issus de la pétrochimie. Fort, durable, hydrofuge, le phragmite australis et son potentiel constructif épate et se taille graduellement une place aux yeux de certains bâtisseurs internationaux. Bien qu’encore absent dans la culture architecturale québécoise, ce matériau unique et ses méthodes ancestrales qui y sont associées gagneraient à se faire connaître en vue d’une approche constructive contemporaine adaptée aux changements climatiques. Voir la présentation du prototype. Consulter le rapport de synthèse. |
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